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Membre
France

Formateur(rice) de professionnels de l'éducation

Discipline(s) : Français, linguistique - Didactique, pédagogie, éducation - Arts, médiation culturelle

École des Métiers - Dijon Métropole

Scolaire

1 chemin de la noue

CS 10080

21602 LONGVIC

Présentation réalisée par Emmanuel Freund délégué académique adjoint Académie de Dijon "Arts et Culture", réseau DAAC

 

Jean-Michel Vauchot, ou le conte en "faction"

Auteur, conteur et formateur, Jean-Michel Vauchot est bien connu en Bourgogne et au-delà pour la générosité inspirée dont il a toujours su faire preuve en transmettant la parole conteuse à ses élèves comme à ses auditeurs. Artisan de la parole partagée et du lien entre le conte et l’œuvre d’art, il propose des créations littéraires qui sont autant de supports pédagogiques en faveur de la transmission.

Bonnes ou mauvaises, quelques récentes fortunes ont mis le mot « passeur » à la mode, au risque parfois de le galvauder. Jean-Michel Vauchot est pourtant de ceux à qui convient amplement ce terme, pour toutes les fois où ses mots ont favorisé la traversée des frontières de l’imaginaire. Conteur-auteur nomade, il a été écouté par de nombreux publics et lu dans quelques revues prestigieuses, en France comme à l’étranger. Directeur adjoint dans un Centre de Formation des Apprentis, cet enseignant chevronné n’a eu de cesse d’être de tous les combats visant à promouvoir le rôle de la parole conteuse dans les apprentissages.

Persuadé que les seules racines qui relient les hommes sont celles de l’imaginaire, et que seule la parole partagée permet d’en ouvrir l’accès, le raconteur d’histoires et le pédagogue chez lui ne font qu’un. C’est probablement cette vocation particulière qui l’amène à faire sienne cette phrase de Philippe Meirieu : « Il faut que les savoirs, les connaissances, les théories intellectuelles et les modèles scientifiques soient racontés comme des histoires. »

De l’œuvre d’art au récit, et inversement

Parce que les mots et les images entretiennent des relations d’engendrement réciproque, Jean-Michel Vauchot s’est intéressé de longue date aux liens qui unissent les arts visuels et les arts du langage. Dès les années 90, un partenariat fécond avec le Musée des Beaux-Arts de Dijon l’amène à effectuer un travail de médiation original en publiant des récits inspirés par les œuvres exposées dans le musée dijonnais.

A l’heure où les enjeux liés à la citoyenneté nous invitent à effectuer un travail de mémoire, en lien souvent étroit avec l’enseignement de l’histoire des arts, Jean-Michel Vauchot a réactualisé cette démarche d’écriture particulière en la faisant porter cette fois sur le thème de la Grande Guerre . L’auteur a baptisé « factions », mot-valise associant « factuel » et « fiction », les quatre récits qu’il a composés en miroir avec des œuvres d’art. La technique d’écriture utilisée, articulant recherche documentaire rigoureuse, choix d’une œuvre en rapport avec la guerre de 14-18 et écriture fictionnelle, a pour ambition de proposer « une expérience narrative entre démarche de vérification et développement de l’imaginaire ».

Faire œuvre de pédagogie

L’intérêt pédagogique de ces récits est multiple. D’une part, en tant que supports de lecture, ils constituent une approche sensible à la découverte des œuvres choisies et des réalités historiques dont elles sont inspirées. D’autre part, en tant que vecteurs d’écriture, ces histoires peuvent servir de déclencheurs pour la réalisation de productions écrites élaborées selon une démarche analogue. Enfin, ces textes sont conçus pour susciter le questionnement sur des enjeux esthétiques, moraux, voire philosophiques.

L’enseignant-conteur a mis son écriture en « factions » à l’épreuve de ses propres classes, privilégiant l’écrit oralisé avec des élèves souvent éloignés de l’art et de l’acte d’écrire. Les résultats observés ont été assez probants pour l’inciter à renouveler l’expérience sur d’autres thèmes, comme la relation entre les hommes et les femmes. Mais c’est sans doute le texte intitulé L’Ours blanc et l’apprenti, inspiré de L’Ours blanc de François Pompon, qui révèle le mieux tout en les mettant en abyme les conceptions du professeur-écrivain sur la transmission, qu’elle soit pédagogique ou littéraire.